Danses d’Ardèche

Tout en cultivant dans son répertoire les danses en usage dans le « bal folk », des régions de France (Bretagne, Auvergne, Sud ouest…) et même d’ailleurs (Irlande, Klezmer, Est…), Rural Café a toujours cherché à mieux connaitre et faire connaitre les danses traditionnelles de la région Rhône-Alpes qui correspondaient aux nombreuses musiques de violon, accordéons, flûtes, chants à danser découvertes lors des collectes.

Ces recherches, réalisées pour certaines dans le cadre de l’association Echo des Garrigues et lors du stage annuel des Rencontres d’Ardèche, ont permis depuis le début des années 1980, de collecter des documents anciens, de rencontrer des danseurs traditionnels, du Champsaur au Vivarais,  des Alpes aux Cévennes.  et d’en filmer certains.  (voir la rubrique ethnomusicologie).

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Le rigodon

Si le rigodon était très répandu dans tout  le Dauphiné, des Alpes du Sud au Vercors, sa popularité en Vivarais et Sud Drôme reste bien sous estimée eu égard au vaste répertoire musical découvert (voir le CD Chansons traditionnelles de la Drôme JB Plantevin et Rural Café).

De ses multiples variantes musicales et chorégraphiques beaucoup se sont perdues mais reste quelques formes dominantes :

  • le rigodon à deux où à quatre danseurs, souvent dansé uniquement par des hommes lors des reboules, sous une forme ABB avec ralenti de la partie A.
  • Le rigodon de la Vogue, qui est mixte et accueille sans limitation de nombre les danseuses et danseurs,
  • le rigodon avec « tourne »comme le rigodon valsé collecté dans le Beaumont (38)…
  • Les enquêtes sur le  plateau du Coiron, de 1964 à nos jours,  ont permis de dégager un modèle de la danse, (un rigodon ardéchois? ) qui, s’il reste dans ses grandes lignes assez proche de son voisin dauphinois (promenade sur la partie A et pas de rigodon sur la partie B), n’en comporte pas moins quelques particularités spectaculaires.

Ces dernières années la danse du rigodon a été l’objet de bien des recréations à partir de quelques modèles s’inspirant autant des aspects folkloriques que des rares sources traditionnelles disponibles.

Lors des Rencontres d’Ardèche, quelques stages avec Gabriel Amar, maître à danser des Maintenaires du Champsaur où Veronique Elouard, danseuse et chorégraphe de la compagnie Talon Pointe, ont permis de redonner vie à quelques unes de ces mélodies rares dont les chorégraphies étaient en train de disparaître.

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Rigodon « Las Filhas de la San Marti »  

(pour voir la vidéo sélectionner le titre et cliquer sur le lien)

Bien avant le rigodon, des danses en rond, menées à la voix, répondant souvent à l’appellation générique (donnée par les folkloristes ) de branle ont été pratiquées assez tardivement dans notre région : ronde de mai du Vercors, ronde cérémonielle de mariage du Bas-Vivarais, ronde des feux de Carême, ronde jeux, ronde festive plus chorégraphiée comme La Paille Courtine, lo Rat…

Quelques éléments de ces chorégraphies traditionnelles se sont transmises jusqu’à nous tant bien que mal. C’est le cas entre autre de la Vire, et de cette ronde « mon père a bati un château » dite ronde du Coiron (07) et collectée plusieurs fois de 1964 à nos jours. S’y greffent traditionnellement quelques pas de rigodon à la mode Coiron  re-interprétés par JP Mouly.

Vidéo de la danse Lo Rat , version du Coiron, réalisée lors des Rencontres d’Ardèche de DARBRES mai 2019 avec V Elouard, les stagiaires et Rural Café…

Un nouveau chapitre pour le RIGODON!

En 2022/23  l’association ECHO des Garrigues, avec le soutien du département de l’Ardèche, de la mairie de Vallon Pont d’Arc,  s’est investi dans la recréation de la danse du Rigodon présentée sous la forme de vidéo à destination des associations de danses traditionnelles,  en s’appuyant sur les collectes musicales et chorégraphiques des folkloristes du XIXéme aux ethnomusicologues contemporains, réalisées des Alpes aux Cévennes. Le choix du répertoire et la création musicale et chorégraphique ont été confié à P Mazellier ( musicien, ethnomusicologue) et V Elouard ( Danseuse et chorégraphe).

4 thèmes ou suites musicales et chorégraphiques ont été sélectionnés :

Le rigodon valsé

Suite de rigodons de la vogue ( Au Chasteù de Ribateù, Las débrayas de Laye) 

Suite de rigodon à 6 temps ( Les filles de mai, Quand ma maire vin me Veire)

Suite de Vires du Coiron ( A Lavilledieu, Coquinas de Peire)


Re-créations chorégraphiques

D’autres mélodies, dont les chorégraphies s’étaient perdues ont fait l’objet de re-créations chorégraphiques, comme Al grand prat, Lo mes d’abrieù, Nous sommes trois jeunes garçons (le branle des conscrits), Din Paris…par  des danseurs et chorégraphes comme B Klein, JP Mouly, V. Elouard.

Nous sommes trois jeunes garçons

( vidéo du branle des conscrits, cliquer sur le lien)

Lo mes d’abrieù

( sélectionner et cliquer sur le lien pour voir la vidéo)

Danse en rond sur une mélodie de chant de mai de la Drôme, chorégraphie de Véronique  Elouard élaborée lors des Rencontres d’Ardèche à Saint Cirgues. Adaptation musicale P Mazellier.

Les Escarpis de M. Vergne

Ronde d’Ardèche

Véronique Elouard a créé une chorégraphie pour cette jolie ronde à l’occasion de la journée du Patrimoine 2023. (collectée à Chirols en 1959 et à St Andéol de Vals dans les années 1970) Merci aux danseurs, merci Marine pour le captage vidéo.

Ruralcafé: violon, voix Patrick Mazellier; Flûtes, voix Agnès Clauzel; Accordéon diato Annette Gränicher; guitare Christian Pillemy; Antoine Pillemy percussions.

coté des danses folklorisées durant le XIXéme siècle, comme les polkas, scottishs, mazurkas…la farandole, danse en chaîne ouverte, est restée longtemps populaire comme danse de fin de bal de la Vogue où pour célébrer des moments collectifs intenses ( la libération en 1944 par exemple).

La bourrée

Si la bourrée n’existait pas en Dauphiné, elle avait une place particulière en Vivarais ( il s’agit de la bourrée à 3 temps) où elle est parfois encore dansée sur le plateau ardéchois avec une belle intensité comme en témoigne les dernières collectes (voir CDDVD Mémoires du plateau) et plus particulièrement le film sur la danse de la bourrée réalisée en collaboration avec Geneviéve Chuzel. Mis à part l’existence de formes asymétriques, 3/3/2,( fai lo cornard, lo coucu chanto…) 3/3/3/2 ( Ah t’en dirai..) déjà signalées par Vincent d’Indy dans son ouvrage Chansons populaires du Vivarais, la bourrée en Ardèche semble se singulariser par sa cadence très irrégulière, saccadée, peut être plus proche de celle de la Lozère voisine que de celle de la Haute Loire. Du fait de la quasi absence de revival folklorique,  les collectes de bourrées chantées en Ardèche révèlent peut être un état de la danse avant l’arrivée de l’accordéon. Par exemple les accentuations des deuxième temps sont assez fréquentes, on les retrouvent chez certains danseurs et elles ont déjà été soulignées par Vincent d’Indy qui s’en inspire pour ses accompagnements de piano dans les chansons populaires du Vivarais.

La bourrée en Ardèche par les frères CHAZE

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