MEMOIRES VIVES n° 1 : Une chanson ou musique d’Ardèche par semaine… A suivre…
C’est le rythme que nous nous fixons pendant ce deuxième confinement, l’occasion de découvrir des aspects méconnus de notre patrimoine musical : extraits musicaux, partitions, paroles et traductions de l’OC s’il y a lieu…N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, demandes d’infos…
Cette semaine du 11 novembre nous invite à nous remémorer la Mémoire chantée de la première guerre mondiale, 1914/1918.
Laissant de coté les défilés de la victoire, les commémorations pompeuses et les généraux « père de la victoire » nous nous intéresserons plutôt au tribut payé par les conscrits ardéchois qui a été particulièrement lourd, de l’Artois aux Dardanelles, de Verdun à la Somme…Des conscrits de 20 ans qui souvent ne parlaient pas bien le français ont été précipité dans une guerre meurtrière pour laquelle ils n’étaient absolument pas préparés.
Leurs souvenirs se retrouvent dans nos collectes, comme ce récit de la campagne des Dardanelles (avec les conscrits Bretons !) ou nos soldats engagés par un état major incompétent dans des opérations hasardeuses contre les turcs se retrouvent encerclés dans un moulin. Affamés, ils en sont réduits à manger du grain imbibés du sang de leurs camarades! Une Gwerz bretonne (complainte) en témoigne encore…
On pourrait aussi citer la chanson de Craonne, bien connue et souvent collectée des Alpes aux Cévennes, la chanson Le vin de Marsala ( ou le soldat de Marsala) reprise de la fin du XIXème du chansonnier Gustave Nadaud…
Une pensée pour les « fusillés pour l’exemple », il y en eu 6 en Ardèche, dont 3 ont été réhabilités...On ne connaît toujours pas le nombre des « déserteurs », ceux qui revenus pour une courte permission, ont refusés de retourner dans l’enfer et ont, à l’imitation des réfractaires des guerres de l’Empire gagnés les forêts du plateau ou les grottes secrètes des Gras.
Revenons à notre chanson ardèchoise, plus souriante.
Los vint et ueit jorns ( les 28 jours)Les 28 jours (cliquez ici avant d’écouter le fichier son)
Elle nous vient du Coiron, elle est à relier au contexte d’avant la guerre de 1914, la loi qui porte le service militaire à trois ans. Les réservistes doivent faire des périodes d’entrainement de 28 jours, c’est le sujet de cette chanson…qui passe du tragique à la plaisanterie ce qui n’a malheureusement pas toujours été le cas dans la vie réelle. Elle est chantée par Roger Liotard, chanteur bien connu de cette région, collectée ici par A Sévilla et D Laperche vers 1980 et publiée dans le CD Apprends moi ton langage, reprise du 33T. C’est sans doute une création locale, entre déclamation et chanson, le texte et les effets de voix « parlando »du chanteur priment sur la mélodie très simple. Les paroles en langue d’OC et la traduction ci dessous se passent de commentaires…
Los vint e ueit jorns